mardi 30 septembre 2008

Les Présidents de fiction préfèrés d'Obama et McCain

Le public comme les analystes tentent de cerner la personnalité des deux hommes susceptibles d'occuper bientôt le bureau ovale du président des Etats-Unis. Les livres qu'ils lisent («Dites-moi ce que vous lisez, je vous dirai qui vous êtes »), la musique qu'ils écoutent, les films qu'ils aiment... On savait, par exemple, qu'Obama est un fan de la série The Wire.

Entertainment Weekly a interrogé les deux (principaux) candidats à propos de leurs goûts en matière de culture populaire. On y apprend que Barack Obama apprécie le Parrain de Coppola, 'M*A*S*H,'' ''The Dick Van Dyke Show'' (ainsi que Frank Sinatra et Sheryl Crow) et John McCain ''Viva Zapata!,'' Indiana Jones, ''Seinfeld,'' ''The Wire'' (ainsi que Roy Orbison et Usher). On ne saura jamais si ces réponses sont spontanées ou si elles sont été lissées par les spin doctors.

Entertainment Weekly leur a aussi demandé leur "Président de fiction" préféré.

Barack Obama cite Jeff Bridges, le Président Jackson Evans dans The Contender de Rod Lurie (Manipulations), un film de 2001. "Ce fut un grand président au cinéma. Plein de charme, il se comporte de honorable. Il a une maniére unique de commander des sandwichs". A première vue, le personnage de Jackson Evans est aux antipodes de Barack Obama. Politicien chevronné, très direct, bon vivant, boulimique (il enfourne d'énormes Club sandwiches), il joue de son charme mais peut être rude et même brutal.

Le choix d'Obama n'en est pas moins intéressant, quant à la vision qu'il se fait (le "caractére") d'un "bon Président".

Dans le film de Rod Lurie, le Président Jackson Evans doit désigner un vice-président pour succéder à celui qui vient de mourir subitement.
Il désigne une femme, la sénatrice Laine Hanson (Joan Allen). Fille de parlementaire, elle réunit toutes les qualités requises. Le leader Républicain au Sénat, Shelly Runyon (Gary Oldman) entreprend d' empêcher sa désignation. Il va jusqu'à exploiter des photos compromettantes de celle-ci, jeune étudiante, au beau milieu d’une partouze. Laine Hanson, sommée de s’expliquer mors d'une audition publique refuse refuse de s’expliquer sur des aspects de vie privée qui, estime-t-elle, n’ont pas à être mélangés à sa vie publique. Malgré le scandale , le Président Jackson Evans révèle de surprenantes qualités morales, maintenant jusqu'au bout son soutien et sa confiance à la sénatrice, malgré le silence obstiné dans lequel elle s'enferme, et l'impasse dans laquelle elle le place. (Obama a rencontré une fois Rod Lurie : il lui avait confié, en privé, l'affection qu'il éprouvait pour Jackson Evans-Jeff Bridges.)


John McCain, pour sa part, affiche sa préférence pour le Président de 24 heures, David Palmer. "Il est fabuleux. Il doit prendre des décisions difficiles, il assume, il est prêt à sacrifier son intérêt au nom de l'intérêt du pays."

Spontané ou calculé, le choix est habile. McCain cultive son côté indépendant et "franc-tireur" en retenant un Président à la fois noir et démocrate. Suspecté d'être colérique et va t'en guerre ("Bomb bomb Iran"), McCain se donne en modèle un Commander in Chief qui fait preuve de retenue dans la gestion des crises. (Dans la Saison 2, David Palmer refuse d'ordonner des représailles contre un Etat arabe suspecté, mais sans preuves, d'avoir orchestré un attentat terroriste aux Etats-Unis).

Choix paradoxal, aussi : David Palmer couvre de son autorité les techniques extrêmes d'interrogatoire de Jack Bauer, alors que McCain, l'ancien prisonnier de guerre, avait contesté le recours à la torture.

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