La désignation de Sarah Palin sur le ticket républicain a été largement analysée comme un signal de John McCain à l'intention de la base républicaine, et plus particuliérement de la droite chrétienne.
Depuis les années 80, tout candidat républicain à la présidentielle est confronté à un dilemme : courtiser la droite chrétienne (et relayer ses exigences en matiére d'avortement et d'enseignement du créationnisme) et renoncer au vote d'une partie des électrices et des électeurs indépendants ou bien afficher son indépendance par rapport à la droite chrétienne et renoncer à l'apport en voix et surtout en mobilisation de la base républicaine.
John McCain a probablement perdu l'investiture lors des primaires 2000 en raison de l'hostilité de la droite religieuse? Il était allé jusqu'à dénoncer comme « agents de l’intolérance » les pasteurs évangéliques Pat Robertson et Jerry Falwell. Tirant les enseignements de la primaire de 2000, six ans plus tard, John McCain s'est employé à se concilier la droite religieuse. Il se rendit donc à Liberty University pour obtenir le soutien de Jerry Falwell, déclarant qu’il avait parlé un « peu vite » en 2000.
Au début de la primaire 2008, John McCain a donné à la droite chrétienne le gage attendu, s'engageant, à mots couverts, s’il était élu, à nommer à la Cour Suprême des juges favorables hostiles à l'avortement. La désignation de Sarah Palin, ouvertement pro-life, est un nouveau geste adressé à la droite chrétienne.
Pour les amateurs de West Wing, ce reniement de McCain n'est pas une surprise. Confronté au même dilemme, Arnold Vinick, favorable à l'avortement, hostile à la prière à l'école, doit se résoudre à désigner un candidat à la vice-présidence proche de la droite religieuse. Alors qu'il tente encore de biaiser et de brouiller les cartes, ses conseillers lui font valoir qu'il ne peut l'emporter sans satisfaire clairement les exigences de la droite religieuse.
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