jeudi 6 novembre 2008

En attendant le 20 janvier...

En fin de campagne, John McCain ironisait sur la victoire annoncée d'Obama : ses conseillers préparent déjà son discours d’inauguration.
«Quand j’aurai triomphé, j’aurai une faveur à demander à mon adversaire. Je veux qu’il sauvegarde le manuscrit de son discours d’inauguration et le lègue au Smithsonian afin qu’ils puissent le mettre à côté du journal de Chicago qui annonça la victoire de Dewey contre Truman.»

En attendant 20 janvier 2009, voici le discours d'inauguration de Matt Santos.

West Wing Saison 8 : Barack Obama-Matt Santos (suite)

"When life imitates art". Cette formule revient souvent dans les nombreux articles qui recensent les similitudes entre la campagne 2008 et les saisons 6 (primaires) et 7 de West Wing/A la Maison Blanche. Le magazine Slate a actualisé la vidéo consacrée à ces similitudes.


mercredi 5 novembre 2008

West Wing Saison 8 : Josh Lyman Chief of Staff d'Obama ?

Rahm Emanuel serait pressenti pour le poste - éminent - de Chief of Staff de Barack Obama.

Juste retour des choses : les scénaristes de West Wing s'étaient inspirés de Rahm Emanuel pour camper le personnage de Josh Lyman (Bradley Whitford). Aprés une carrière de conseiller politique au Congrès, Josh Lyman devient Deputy Chief of Staff dans l'équipe du Président Bartlet.

Elu de Chicago à la Chambre, en 2002, Rahm Emanuel a présidé le Comité de Campagne Démocrate (DCCC) pour les élections de 2006. Il avait travaillé à la Maison Blanche sous Clinton. Ses mots d'esprit lui ont valu une réputation de battant et d'esprit acéré. Proche des Clinton, c'est aussi un vieil ami d'Axelrod.

West Wing 2008 : la mort de sa grand mére et celle de Leo assombrissent les victoires d'Obama et Santos

La mort d'un proche à la veille de l'élection rend la victoire amére. La grand-mère maternelle d'Obama, âgée de 86 ans, est morte d'un cancer à à la veille de l'élection de Barack Obama. Il avait interrompu les 22 et 23 octobre sa campagne électorale pour se rendre par avion à son chevet à Hawaï. "De toute évidence, l'heure est quelque peu douce-amère pour moi", avait déclaré Barack Obama sous une pluie fine, des sanglots dans la voix et des larmes sur les joues.
Dans un registre trés différent, dans West Wing, c'est Leo Mc Garry, candidat à la Vice-Présidence et colistier de Santos, qui meurt le jour même de l'élection, après une attaque cardiaque.

mardi 4 novembre 2008

West Wing Saison 8 : En attendant les résultats....


A l'issue d'une campagne pleine de rebondissements, la victoire du candidat démocrate est plus que serrée. Le républicain Vinick l'emporte en nombre de sufrages, mais Matt Santos l'emporte avec 272 délégués contre 266 (la configuration Gore-Bush de 2000, mais nversée).



Aprés une nuit mouvementée, Matt Santos prononce son discours de victoire et rend hommage à son rival, Arnold Vinick.

samedi 25 octobre 2008

Nader détourne "La nuit des morts vivants"

Toujours très subversif sur le web, le candidat Nader recycle les images du film culte de George A. Romero "La nuit des morts vivants", monument de la contre-culture américaine. Sur Ilovepolitics

vendredi 24 octobre 2008

Et si cette élection se jouait à une voix : la vôtre.

A quelques jours du vote, les deux camps mobilisent. Pas une voix ne doit manquer. Rien de tel, pour mobiliser que de dramatiser. Et si cette élection se jouait à une voix : la vôtre. Après tout, l'élection de 2000 s'est jouée en Floride autour de quelques centaines de voix. Dans cette video, CNNBC revient, sur le mode de la fiction, sur cette configuration d'une élection qui se joue dans un état sur une voix. En s'efforçant de concilier humour et dramatisation. Ajoutons que cette vidéo peut être personnalisée. Combinant ainsi fiction, dramatisation et mobilisation.

La fiction d'une élection qui se joue à une voix était déjà le plot du film Swing Vote.
Un peu à la façon de Franck Capra, Joshua Michael Stern, le scénariste d'Amityville, y met en scène un brave père de famille, Kevin Costner, qui n'a pas encore fait son choix. Son vote s'avère décisif.

jeudi 23 octobre 2008

Pourquoi si peu de fictions présidentielles en France ?

La diffusion de "Mr President" a réactivé une question lancinante : à quand un West Wing à la française ? Et plus généralement : pourquoi le cinéma et la télévision hésitent-ils à mettre en scène en Président de la République ?

Le recensement des fictions présidentielles françaises est rapide.

Côté télévision, la dernière tentative de mettre en scène un Président de fiction (une Présidente en l’occurrence) remonte l’Etat de Grâce. Le « Le Grand Charles » de Bernard Stora reconstitue de la traversée du désert du Général De Gaulle, mêlant images d'archives et scènes reconstituées avec des comédiens, sans jamais verser dans l’hagiographie.

Côté cinéma, Le Président, d'Henri Verneuil (1961), avec Jean Gabin a fait date, sans faire école.
Encore ce Président n’est il que Président du Conseil.
Si Simenon s’était inspiré de Clémenceau, Michel Audiard glissa de nombreuses allusions au Général de Gaulle.

La figure du Général de Gaulle apparaît dans une dizaine de films au cours des années 60 et 70, sans être au cœur du récit. L’acteur Adrien Cayla-Legrand lui prêtera ses traits à cinq reprises, tant dans des productions françaises (Martin soldat, L'Armée des ombres, Le Bon et les méchants, La Carapate) que dans des coproductions internationales (The Day of the Jackal).

En 1976, Joel Santoni, dans Les Oeufs brouillés évoque, de manière assez anecdotique, le Président Giscard d’Estaing prenant un petit déjeûner avec trois éboeurs, puis s’invitant à dîner à la table d'un couple de Français moyens.

Avec le Bon Plaisir, en 1983, Francis Girod met en scène en Président qui tente d'empêcher la presse de révéler qu'il est père d'un enfant illégitime. Allusion voilée à François Mitterrand car le public ignorait l'existence de Mazarine en 1983. Françoise Giroud, s'était beaucoup inspirée de son passage dans un gouvernement giscardien pour dépeindre les sphères du pouvoir.



Les années 2000 marquent peut être un tournant, avec pas mons de trois fictions présidentielles.


Le Promeneur du Champ de Mars de Robert Guédiguian en 2005 met en scéne François Mitterrand conversant, à la fin de ses jours, avec un jeune journaliste sur le sens de la vie. Le Promeneur esquive au final la dimension proprement politique du personnage.

Le Président de Lionel Delplanque en 2006, avec Albert Dupontel, s’attaque de front à la figure présidentielle en prenant soin de la décontextualiser. On ignore jusqu’au nom du Président. Delplanque y aborde les dilemmes du pouvoir suprême, mais aussi ses ressorts : l’ambition, la capacité d'agir, ce qui subsiste des convictions initiales. Un peu à la mode américaine, le récit entremêle l’enjeu de la réélection, une tentative d’assassinat, l’étouffement d’un scandale d’état et d’une affaire de corruption, la menace d’une destitution.

Le Candidat de Niels Arestrup, en 2007, met en scène un jeune responsable politique qui remplace au pied levé le candidat de son parti, contraint de se retirer pour cause de cancer. Au lendemain du premier tour, il ne lui reste qu’une semaine pour préparer avec son équipe rapprochée, dans manoir, à la campagne, le débat télévisé qui l'opposera à son adversaire.

Thierry Vedel s’interrogeait sur « cette différence d’intérêt en France et aux Etats-Unis. Notre système semi-présidentiel, avec toutes ses originalités institutionnelles, aurait-il un potentiel cinématographique moins grand que le système présidentiel américain ? L’histoire de la Veme République et la personnalité de nos présidents successifs constituent pourtant une matière d’une grande richesse dramatique propre à nourrir l’inspiration de réalisateurs ».

Parmi les explications, il évoque « les mécanismes de financement des films français, qui reposent en partie sur des aides publiques, dissuaderaient implicitement les réalisateurs de s’intéresser de trop près aux rouages l’Etat. En outre, la représentation du chef de l’Etat serait considérée comme un domaine protégé (dans l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse qui punit l’offense par tout moyen, écrit ou de communication audiovisuelle, au Président de la république). »

(A suivre)

Harrison Ford élu meilleur président américain du grand écran

Le site spécialisé Moviefone a lancé il y a quelques semaines un concours du meilleur président américain au cinéma. Plus d'un million d'internautes ont pris part à ce vote, dont on ne sait s'il concernait l'acteur, le personnage de Président ou le film.

Le titre revient à Harrison Ford pour son portrait du président James Marshall, pris en otage dans le film Air Force One (1997), avec 271,323 votes, soit 24 %.


Le président Tom Beck (Morgan Freeman dans Deep Impact) arrive en seconde position, suivi par le président Andrew Shepherd (Michael Douglas dans Le Président et Miss Wade).

Selon le rédacteur en chef du site, Scott Robson, la victoire du chef d'Etat téméraire interprété par Ford prouve que "tout le monde veut voir un commandant en chef prendre les rênes". "Nos lecteurs ont voté avec leur cœur en cette période de crise économique, mais dans un monde idéal, ce serait super d'avoir un président capable de 'botter les fesses' à certaines personnes". Pour Scott Robson, la présence en deuxième position de Morgan Freeman, un des rares présidents noirs dans les films américains, est le signe qu'un tel cas de figure ne choquerait pas la majorité des Américains.

Le classement

1. Harrison Ford, President James Marshall, "Air Force One", 1997

2. Morgan Freeman, President Tom Beck, "Deep Impact", 1998

3. Michael Douglas, President Andrew Shepherd, 'The American President", 1995

4. Bill Pullman, Thomas J. Whitmore, "Independence Day" , 1996

5. Kevin Kline, Dave Kovic/"President Bill Mitchell", "Dave", 1993

6. Dennis Quaid, President Joseph Staton, "American Dreamz", 2006

7. Bruce Greenwood, "National Treasure: Book of Secrets", 2003

8. James Cromwell, President J. Robert Fowler, "The Sum of All Fears", 2002

9. Jack Nicholson, President James Dale, "Mars Attacks!", 1996

10. Jeff Bridges, President Jackson Evans, "The Contender", 2000

11. Kelsey Grammer, President Andrew Boone, "Swing Vote", 2008

12. Gene Hackman, President Allen Richmond, "Absolute Power" , 1997

13. Peter Sellers, President Merkin Muffley, "Dr. Strangelove", 1964

15. Terry Crews President Dwayne Elizondo Mountain Dew Herbert Camacho, "Idiocracy", 2006

16. Jack Warden,President Bobby, "Being There",1979

mardi 21 octobre 2008

Powell-Palmer-Obama

Colin Powell, a apporté ce dimanche son soutien à Barack Obama.
"Il remplit les critères pour diriger le pays, en raison de sa capacité à inspirer, en raison du caractère fédérateur de sa campagne, et parce qu'il tend la main à toute l'Amérique. Je pense que ce serait un président réformateur. Pour cette raison, je vais voter pour Barack Obama. En cas de victoire de Barack Obama, le 4 novembre, tous les Américains devraient être fiers, pas seulement les Afro-Américains. Cela provoquerait l'enthousiasme du pays et du monde".
Colin Powell fut le premier Noir à occuper la fonction de chef d'état-major des forces armées américaines, avant de devenir Secrétaire d'état dans l'administration Bush. Il avait même été question qu'il se présente à la Présidence: sa femme, qui craignait qu'il fut assassiné, l'en aurait dissuadé.

Il a trés probablement inspiré les scénaristes de 24 heures pour le personnage du Président David Palmer.

Dennis Haysbert (qui joue David Palmer dans 24 heures) cite Colin Powell (avec Clinton et Jimmy Carter) parmi les hommes politiques qui l'ont inspiré pour interpréter David Palmer. "Colin Powell est un leader incroyable. Il a beaucoup d'intégrité, de cœur et de passion et d'une volonté et d'énergie à faire le bien. En tant que président, il pourrait mettre notre pays à un niveau qu'il n'a jamais atteint."

Le cas Powell illustre un des ces rétroactions entre fiction et réalité qui caractérisent la vie politique américaine. Reconstituons la séquence.
  • Une série américaine campe un Président noir. Intègre, il manifeste clairvoyance, sang froid et retenue dans l'exercice de la fonction présidentielle.
  • La série acclimate le public américain à l'idée qu'un Noir puisse accéder à la Présidence.
  • Dennis Haysbert reconnait explicitement sa dette à l'égard de Colin Powell
  • David Palmer acquiert une popularité exceptionnelle. A tel point que des blogueurs lancent (pour s'amuser, mais c'est un symptôme) le mot d'ordre "Palmer for Président".
  • En 2007, quand Obama amorce la campagne des primaires, la presse américaine glose sur l'influence que des films comme Deep Impact ou 24 heures ont pu exercer sur le public américain quant à la perspective qu'un noir accéde à la Présidence.
  • Dennis Haysbert qui incarne David Palmer apporte son soutien à Obama.
  • Dennis Haysbert "aime à penser que David Palmer a ouvert la voie à un Président noir. Ce rôle s’inscrit dans la grande tradition américaine qui veut que « rien ne soit impossible »."
PS : On vient de me signaler ce morphing qui rapproche Obama et Colin Powell.

Oliver Stone fasciné par la figure de George W. Bush

Le très attendu W. l'improbable président est sorti aux États-Unis.

Oliver Stone y retrace l'improbable transformation d'un jeune alcoolique, débauché et fêtard, en président de la premiére puissance mondiale.

L'accueil de la presse américaine est plutôt réservé et même perplexe. Si Oliver Stone décrit sans complaisance le chemin qui conduisit George W. Bush de la prison à la Maison-Blanche, le portrait qui s'en dégage au final est assez sympathique.

La presse américaine salue la performance de Josh Brolin qui campe un George W. Bush plus vrai que nature.

lundi 20 octobre 2008

"Family Guy" et la famille Bush

La série "Family Guy", ("Les Griffin", en France), une série d'animation créée par Seth MacFarlane et produite par 20th Century Fox Television, provoque une controverse, dans son épisode diffusé dimanche 19 octobre.

Dans cet épisode, les héros volent les uniformes de nazis. L'un d'entre eux porte... un badge de campagne de John McCain et Sarah Palin. (L'extrait a été retiré sur YouTube.) La série "Family Guy" n'est pas tendre pour George W. Bush.


dimanche 12 octobre 2008

Voir et revoir Mr President : ARTE +7 pendant une semaine

















Mr President figure parmi les programmes disponibles gratuitement en ligne sept jours après leur diffusion à l'antenne (format Windows Media et Flash).

C'est ici.

samedi 11 octobre 2008

Mr President à travers la presse ...

Le Monde : Le pouvoir inspire les scénaristes
En quinze ans, pas moins de soixante films, dans des registres très variés (thriller, drame, comédie, satire), ont mis en scène un président fictif ou réel - qu'il s'agisse d'Abraham Lincoln ou de Bill Clinton. Le chef de l'Etat est donc devenu un (anti)héros récurrent sur grand écran. Comme il l'est également à la télévision, où les scénaristes de séries contribuent à faire évoluer les mentalités. « Commander in chief » a intronisé une femme dans le bureau ovale et « 24 heures chrono » un Afro-Américain en la personne de l'intègre et charismatique David Palmer (Dennis Haysbert).
Télérama
Quel président intéresse le plus les habitants des Etats-Unis ? Celui qui campe dans le Bureau ovale ou celui qui hante les films et les séries d'outre-Atlantique ? A en croire les producteurs, journalistes et scénaristes rencontrés par les auteurs, il n'est plus possible de dissocier les deux : désormais, la figure présidentielle américaine ne se nourrit plus seulement de faits et de références historiques, mais de l'impressionnante collection de représentations, plus ou moins idéalisées, que fournissent le cinéma et la télévision.

Dans ce cas, jusqu'à quel point l'imaginaire du citoyen va-t-il déterminer son comportement lors d'élections qui ressemblent de plus en plus à un casting géant ? Y a-t-il danger de confusion avec la réalité, et, par extension, péril pour la démocratie, surtout si la fiction rend acceptable, et même souhaitable, l'idée que le président doit être au-dessus des lois ? Ou peut-on, au contraire, y trouver un moyen de faire avancer la société, en lui proposant des profils inattendus ?

Emilio Pacull répond à ces questions par des analyses aussi passionnantes que fouillées, judicieusement illustrées par de nombreux extraits d'oeuvres aux tons très différents.

Son documentaire s'ouvre et se referme sur le plus saisissant parallèle jamais offert par le petit écran : la campagne électorale du député latino Matt Santos dans la série West Wing, désormais indissociable (et pour cause) de celle d'un certain sénateur afro-américain...
Pourquoi n'avons-nous de "West Wing" à la française ?

« Mr Président » (...) confronte l’image que donnent les nombreuses fictions où, contrairement à la France, les apparitions du personnage du président des États-Unis dans les séries télévisées et les thrillers américains sont de plus en plus fréquentes. Comédies romantiques, films policiers, science-fiction, films catastrophes, thrillers politiques, les scénaristes d’Hollywood font intervenir de plus en plus souvent le personnage du président des États-Unis. Jusqu'aux années 90, le cinéma américain ne mettait en scène cette figure politique majeure que de manière occasionnelle.

Comment expliquer cette évolution ? Répond-elle à une demande du public ? Pour bâtir leurs récits, les scénaristes font appel à des conseillers ayant travaillé à la Maison-Blanche. Ils n'hésitent pas à puiser dans l'histoire récente ou dans l'actualité. La toute-puissance des chaînes d'information a-t-elle suscité un désir de voir se mêler réalité et fiction ? Et surtout comment la fiction agit sur la réalité ? Le Président noir Palmer dans 24 heures chrono aura-t-il une influence sur le vote Obama ? De West Wing à Commander in Chief, la ligne de partage entre les fictions hollywoodiennes et la vie politique est de plus en plus ténue.

Mister President, en une heure, d’un passionnant documentaire réussit par ses allers-retours à décoder cette particularité américaine qu’est aux USA le personnage récurrent du Président dans la fiction. Emilio Pacull, le réalisateur, et Maurice Ronai, le scénariste, avaient réalsé un premier volet de leur enquête avec « Opération Hollywood », sur cette manière unique dont la puissance américaine se représente, se met en scène et se projette.

Une question: Pourquoi en France, ces apparitions se comptent-elles sur les doigts d’une seule main, même en y incluant « Le Président » d’Henri Verneuil, avec Jean Gabin, sorti en 1961 ?


Politis : Chefs de l'image

Dans l’entre-deux-guerres, Griffith, Capra, Curtis et Ford mettent leur talent au service d’une légende. Le Président américain se pose en personnage au destin particulier. Avec son visage gravé sur une pièce de monnaie. L’histoire sur grand écran s’est répétée. Fail-Safe, de Lumet, Secret Honor, d’Altman, Wag The Dog, de Levison, Air Force One, de Petersen, Independence Day, d’Emmerich… Hollywood ne se lasse pas de mettre le président des États-Unis en fiction. Dans les quinze dernières années, il a été le personnage principal de plus de soixante films. Une surexposition vite relayée par la télévision avec des séries comme Commander in Chief ou 24 Heures chrono. Emilio Pacull rassemble ici les témoignages de scénaristes, de journalistes, de producteurs pour commenter films et séries qui tendent à façonner une fonction présidentielle idéale, quand tout se perd dans la magie des écrans.
Voir aussi
En Allemagne :
Au Canada : Globe and Mail : A French doc looks at why film and TV presidents are handsome and competent

En Belgique : Mr President vu par la presse belge

vendredi 10 octobre 2008

Cycle " Présidents made in Hollywood " sur TCM

JEUDI 2 OCTOBRE 2008

20:45 LES FILMS DU PRÉSIDENT 2008
de Charles Antoine de Rouvre
Documentaire TCM de 52 minutes

21:45 BOB ROBERTS 1992
de Tim Robbins, avec Tim Robbins & Giancarlo Esposito
L'épopée satirique de la campagne électorale d'un
chanteur de musique folk, Bob Roberts, qui se porte,
en 1990, candidat au Sénat américain.

23:30 BIENVENUE MISTER CHANCE (BEING THERE) 1979
d’Hal Ashby, avec Peter Sellers & Shirley Mc Laine
Les aventures d'un jardinier de Washington naïf et
simplet prénommé Chance.

JEUDI 9 OCTOBRE 2008

20:45 NIXON 1995
d’Oliver Stone, avec Anthony Hopkins, Joan Allen & Ed Harris
La biographie de Richard Nixon, ancien Président des
Etats-Unis à la carrière tumultueuse et controversée.

00:00 GABRIEL AU-DESSUS DE LA MAISON BLANCHE
(GABRIEL OVER THE WHITE HOUSE) 1933
de Gregory La Cava, avec Walter Huston & Karen Morley
Hommage à Franklin Delano Roosevelt.

JEUDI 16 OCTOBRE 2008

20:45 LES COULISSES DU POUVOIR (POWER) 1986
de Sidney Lumet, avec R. Gere, G. Hackman & J. Christie
Deux conseillers politiques s'opposent, après avoir été
les meilleurs amis du monde, sur leurs propres
idées, leurs morales, leurs choix...

22:35 VERS SA DESTINÉE (YOUNG MR. LINCOLN) 1939
de John Ford, avec Henry Fonda & Alice Brady
New Salem, Illinois, 1832. Le jeune Abraham Lincoln
étudie le droit en autodidacte. Anne, une belle fermière,
l'encourage à utiliser ses talents et son éloquence pour le bien public.

JEUDI 23 OCTOBRE 2008

20:45 PRÉSIDENT ? VOUS AVEZ DIT PRÉSIDENT ?
(MY FELLOW AMERICANS) 1996
de Peter Segal, avec Jack Lemmon, James Garner & D. Aykroyd
Une comédie sur la vie, la liberté et la quête de deux
anciens présidents.

22:30 COMPLOT À DALLAS (EXECUTIVE ACTION) 1973
de David Miller, avec Burt Lancaster & Robert Ryan
L'histoire d'un complot organisé contre le président des
Etats-Unis...

JEUDI 30 OCTOBRE 2008

20:45 PRÉSIDENT D'UN JOUR (DAVE) 1993
d’Ivan Reitman, avec Kevin Kline & Sigourney Weaver
Dave Kovic, sosie du Président des Etats-Unis, se voit
confier la mission de remplacer...


22:35 SEPT JOURS EN MAI (SEVEN DAYS IN MAY) 1960
de John Frankenheimer, avec Burt Lancaster,
Kirk Douglas, Fredric March & Ava Gardner
En 1980, les présidents des Etats-Unis et de l'URSS décident la
fin de la guerre froide, mais un général tente de monter un
coup d'Etat.

http://www.tcmcinema.fr/voir/prsidents-made-in-hollywood

vendredi 3 octobre 2008

West Wing Saison 8/Faut il avoir été militaire pour être Commander in Chief : Matt Santos vs Arnold Vinick

Je m’interrogeais dans un billet précédent sur la représentation que les fictions présidentielles donnent du Président dans sa fonction de Chef des armées : civil ou militaire ?

Les auteurs de West Wing/A la Maison Blanche ont clairement campé le Président Josiah Bartlet comme un civil, passé de l'Université à la politique. Les scénaristes de West Wing ont cependant veillé à entourer le civil Bartlet par toute une série d'ex-militaires.
  • Son plus proche collaborateur, le Chief of Staff, Leo McGarry est un vétéran du Vietnam. Pilote de l’air, il a été blessé après que son F-105 ait été abattu. Il a ensuite fait fortune dans l’industrie de défense.
  • Son principal conseiller politique, Toby Ziegler a servi en Corée, dans les années 70 ou 80.
  • Un autre de ses conseillers, Will Bailey, est fils de général et officier de réserve dans le corps des JAG, le service juridique de la Marine).
Quand il s’est agi, à l'issue des deux mandats du Président Bartlet de lui trouver un successeur, les scénaristes de West Wing imaginèrent deux candidats : Arnold Vinick, un Républicain expérimenté en matière de sécurité nationale, mais sans passé militaire et Matt Santos, un jeune candidat démocrate, ex-pilote et officier de réserve.

"Mommy Problem"

Dans l'épisode 2 de la Saison 7, Josh Lyman, expose à Matt Santos le Mommy Problem. "Quand les électeurs veulent un Père, quelqu’un de fort et de ferme pour défendre le pays, ils votent républicain. Quand ils veulent une maman pour leur fournir des emplois et la Sécurité sociale, ils votent démocrate ».

Passé (comme John McCain) par la Naval Academy à Annapolis, puis officier du Corps des Marines, Matt Santos a pris part à la Guerre du Golfe pour atteindre le grade de lieutenant-colonel.
Matt Santos va saisir l'opportunité d'une période d'entraînement qu'il doit effectuer, comme officier de réserve, alors que commence la campagne présidentielle. Les images de Santos s'entraînant sur une base aérienne attirent l'attention des médias et du public. "The whole country sees you in uniform" se réjouit Josh Lyman.


Les producteurs de West Wing ont visiblement pensé aux images de George Bush arrivant en jet à bord du porte-avions nucléaire USS Abraham Lincoln le 1er mai 2003.
L'arrivée en jet, le choix de l’uniforme : cette mise en scène très calculée du Président en chef de guerre parmi ses troupes évoquait irrésistiblement Top Gun.


Les "25 années passées sous l'uniforme" apportent ainsi au candidat démocrate la
crédibilité qui lui manquait en matière de sécurité nationale, lui permettent de surmonter le Mommy Problem et de l'emporter face au Républicain.

Voir aussi :
Faut il avoir été militaire pour être Commander in Chief ? Le cas McCain
Faut-il avoir été militaire pour être Commander in Chief ? (2)

Faut-il avoir été militaire pour être Commander in Chief ? (2)

John McCain a fait de son passé militaire un ressort essentiel de sa campagne, jetant le doute sur les capacités de Barack Obama comme commandant en chef. Barack Obama était bien trop jeune pour partir au Vietnam. En outre, le service militaire n'existait plus quand il était en âge de "servir".

Fils et petit-fils d'amiral, John McCain opère sur un triple registre.
  • Pilote de l'aéronavale, son comportement comme "Prisoner of war" (POW) au Vietnam atteste de son courage et de son patriotisme. (Voir Mc Cain, War hero)
  • Ayant eu l'expérience du combat, il aura à coeur de ne pas gaspiller des vies américaines."Seuls un imbécile ou un escroc parlent de la guerre de manière romantique. Alors que je n'avais que cinq ans mon père est parti pour la guerre. Quand mon grand-père est rentré à la maison de la guerre, il est mort le lendemain. J'ai été blessé par balle au Vietnam et j'ai passé cinq ans comme un prisonnier de guerre. ". (Voir McCain marie l'esthétique de Bruckheimer et l'éthique de John Wayne)
  • Enfin, son expérience militaire le qualifie pour prendre les décisions suprêmes qui engagent l'avenir et la sécurité du pays : il se pose en "wartime president". (La nature exacte de ses compétences militaires est d'ailleurs controversée).
John Kerry, en 2004, avait lui aussi mis en avant son passé militaire. (Karl Rove et les Républicains n'avaient pas hésité à mobiliser des vétérans du Vietnam pour jeter le doute sur les états de service du Sénateur du Massachusetts). En 1992, Bill Clinton (qui s'était réfugié en Grande-Bretagne pour ne pas aller au Vietnam) l'emporta face au WarHero qu'était George H. Bush.

Le fait d'être passé par l'armée constitue t il un atout pour se faire élire ? Faut il avoir une expérience militaire, voire une expérience du combat, pour exercer la fonction suprême de Commander in Chief ?

Pour répondre à cette même questions, le citoyen américain puisera dans sa mémoire : une mémoire largement modelée par les fictions présidentielles, que celles-ci mettent en scène des Présidents historiques ou des Présidents imaginaires.
  • Les citoyens américains savent sans doute (souvent grâce à des films et des séries TV) qu'Eisenhower était général et JFK un héros de la guerre dans le Pacifique.
  • Les plus âgés auront peut être en mémoire que Franklin D. Roosevelt avait été secrétaire adjoint à la marine du président Woodrow Wilson, que Lyndon Johnson, Richard Nixon, Gerald Ford et George H. Bush servirent en temps de guerre dans la marine. (Jimmy Carter fut officier de carrière sur un sous-marin nucléaire.
  • Ceux qui s'intéressent aux campagnes de 2000 et 2004 se souviennent probablement que John Kerry comme Al Gore servirent au Vietnam ( à la différence de George W. Bush, prudemment affecté à la Garde Nationale).
  • S'agissant de Ronald Reagan, le souvenir est probablement plus confus : Reagan a bien été mobilisé en 1942 mais ce fut pour "jouer la guerre" à Hollywood.
Au delà des souvenirs d'école et des campagnes électorales, c'est sur la base de films et de séries TV que s'élabore "l'imaginaire présidentiel" et que les citoyens-spectateurs se forgent une opinion quant à l'utilité d'avoir une expérience du combat pour exercer la fonction de Chef des armées.

Dans la plupart des fictions présidentielles des années 1090-2000, le Président est un civil.

Comme Bill Clinton, qui inspira largement la vague de films présidentiels des années 90, les Presidents Andrew Shepherd (Michael Douglas, The American President), Jackson Evans (Jeff Bridges, The Contender), Robert Baker (Roy Scheider, The Peacekeeper) , Edward Bennett (Donal Moffat, Clear and Present Danger) , Monroe "Eagle" Cole (Gene Hackman, Welcome to Mooseport, Robert Folwler (James Cromwell, The Sum of All Fears), par exemple, sont tous des civils.

S'agissant des "Prime-Time Présidents" (pour reprendre l'expression de Trevor Parry-Giles and Shawn J. Parry-Giles pour désigner les Présidents dans les séries TV), aucun n'a de passé militaire.
  • Rien n'indique que le Président David Palmer de 24 heures soit passé par l'armée. En revanche, dans l'esprit du public, un brouillage s'opère fatalement entre l'acteur Dennis Haysbert (qui a souvent incarné des policiers et des militaires, notamment dans la série The Unit, une unité militaire secrète inspirée de la Delta Force) et le personnage de Président qu'il incarne dans 24 heures.
  • Dans West Wing/A la Maison Blanche, le Président Josiah Bartlet (Martin Sheen) est un civil qui est passé de l'Université à la politique. Intimidé, dans un premier temps, à l'idée de devoir prendre des décisions qui engagent la vie de citoyens de soldats américains, il impose trés vite son autorité sur les chefs militaires, à commencer par l'Amiral Percy Fitzwallace, chef d'état-major interarmes, avec qui il noue une relation de confiance.
  • La Présidente McKenzie Allen (Geena Davis) dans Commander in Chief n'a, elle aussi, aucune expérience militaire. C'est d'ailleurs l'un ressorts de la série que de voir comment une femme va exercer la fonction de Commander in Chief (d'où le titre) et s'imposer face aux chefs militaires.
A noter cependant que deux des principaux blockbusters présidentiels, Independence Day et Air Force One mettent en scéne des anciens militaires : les Présidents Thomas J. Whitmore (Bill Pullman) est un ex-pilote de chasse dans et James Marshall (Harrison Ford ) un ancien marine.

Scott Baron rappelle que sur les 43 Présidents des Etats-Unis, seuls 25 étaient passés par l'armée. Et qu'avoir été un général célèbre ne garantit en rien de se faire élire : Winfield Scott Hancock et Douglas MacArthur concoururent à la Maison Blanche sans succès.

Voir aussi : Faut il avoir été militaire pour être Commander in Chief ? Le cas McCain

West Wing Saison 8 : le dilemme de McCain-Vinick face à la droite religieuse

La désignation de Sarah Palin sur le ticket républicain a été largement analysée comme un signal de John McCain à l'intention de la base républicaine, et plus particuliérement de la droite chrétienne.

Depuis les années 80, tout candidat républicain à la présidentielle est confronté à un dilemme : courtiser la droite chrétienne (et relayer ses exigences en matiére d'avortement et d'enseignement du créationnisme) et renoncer au vote d'une partie des électrices et des électeurs indépendants ou bien afficher son indépendance par rapport à la droite chrétienne et renoncer à l'apport en voix et surtout en mobilisation de la base républicaine.

John McCain a probablement perdu l'investiture lors des primaires 2000 en raison de l'hostilité de la droite religieuse? Il était allé jusqu'à dénoncer comme « agents de l’intolérance » les pasteurs évangéliques Pat Robertson et Jerry Falwell. Tirant les enseignements de la primaire de 2000, six ans plus tard, John McCain s'est employé à se concilier la droite religieuse. Il se rendit donc à Liberty University pour obtenir le soutien de Jerry Falwell, déclarant qu’il avait parlé un « peu vite » en 2000.

Au début de la primaire 2008, John McCain a donné à la droite chrétienne le gage attendu, s'engageant, à mots couverts, s’il était élu, à nommer à la Cour Suprême des juges favorables hostiles à l'avortement. La désignation de Sarah Palin, ouvertement pro-life, est un nouveau geste adressé à la droite chrétienne.

Pour les amateurs de West Wing, ce reniement de McCain n'est pas une surprise. Confronté au même dilemme, Arnold Vinick, favorable à l'avortement, hostile à la prière à l'école, doit se résoudre à désigner un candidat à la vice-présidence proche de la droite religieuse. Alors qu'il tente encore de biaiser et de brouiller les cartes, ses conseillers lui font valoir qu'il ne peut l'emporter sans satisfaire clairement les exigences de la droite religieuse.

West Wing Saison 8 : Tempête financiére et accident nucléaire redistribuent les cartes

«Ce qu’il nous faudrait, c’est un bon attentat.» C’est en substance ce qu’avait déclaré au magazine Fortune le stratège de campagne de John McCain, Charlie Black.

Un événement peut ainsi modifier radicalement le cours d’une campagne.
C’est ce qui est en train de se produire avec la tempête financière, dont tous les analystes estiment qu’elle favorise Obama.

Comment ne pas penser à l’épisode "Duck and Cover" (Saison 7 - Episode 12 ) de West Wing au cours duquel une alerte nucléaire en Californie redistribue complètement les cartes, pour finalement assurer la victoire au démocrate Matt Santos ?

Alors que le candidat républicain Arnold Vinick jouit d'une énorme avance dans les sondages, un accident survient dans un réacteur nucléaire dans le sud de la Californie, provoquant la panique chez les millions de personnes vivant dans les environs. On apprend assez vite qu'Arnold Vinick, en tant que sénateur de la Californie, était intervenu quelques années plus tôt auprés de l’autorité de régulation pour obtenir son feu vert afin et obtenir la mise en marche accélérée de la centrale. Finalement, l’accident nucléaire est maîtrisé mais les révélations sur la manière dont Vinick (par ailleurs, partisan acharné du nucléaire) a contourné les exigences de sécurité s’avèrent désastreuses. Vinick chute dans les sondages, y compris en Californie, un des qwing states, à quelques jours du vote.

Des jeux vidéo pour simuler la campagne

The political Machine, President Forever 2008 , Power Politics III : trois jeux permettent de s’impliquer dans la campagne, en incarnant les protagonistes en quête de la Maison blanche.

Si la production de jeux politiques est finalement assez pauvre, trois simulations permettent tout de même de s’initier.

Misant sur une esthétique ronde et colorée, The political Machine, dont une version simplifée est disponible gratuitement, permet ainsi de vivre la campagne présidentielle de manière ludique et didactique. Pensé comme un jeu de stratégie, le titre réalisé par le studio Stardock, inclut toutes les dimensions de la lutte pour la présidence, de la recherche de fonds à l’écriture des discours.

La suite :

Hollywood mobilise pour l'inscription sur les listes électorales

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, diffusée mercredi 1er septembre, intitulée "5 friends" (cinq amis), Leonardo DiCaprio, Dustin Hoffman, Jamie Foxx, Forest Whitaker, Demi Moore, Natalie Portman, Will.I.Am, Tobey Maguire, Anthony Kiedis, Eva Longoria, Amy Adams, Jennifer Aniston, Kevin Bacon, Halle Berry, Kate Bosworth, Kevin Connolly, Courteney Cox, Ellen DeGeneres, Jonah Hill, Anthony Kiedis, Ashton Kutcher, Adam Levine, Laura Linney, Tobey Maguire, Giovanni Ribisi, Ethan Suplee, Kyra Sedgwick, Michelle Trachtenberg, Usher
font une apparition pour inciter les citoyens à mettre leur bulletin dans l'urne le 4 novembre, expliquant que leur avenir et leurs droits sont en jeu.

Les acteurs les incitent à faire passer le message à cinq amis. "Si vous n'allez pas voter, je ne sais même plus quoi vous dire", explique Leonardo DiCaprio.





La video renvoie au site www.maps.google.com/vote pour obtenir plus d'informations en fonction de leur situation géographique, sur les modalités d'inscription sur les listes électorales et de vote.

mercredi 1 octobre 2008

"Movie Presidents" : nominations et classements

Moviefone vient de lancer un concours des 10 plus grands "Movie presidents"
Cela fait plusieurs mois que les médias et les blogueurs recensent et classent les meilleurs "Movie presidents".
Cinematic Commanders in Chief
The five best movie presidents
The Best Ever: Movie Presidents
The Best Ever: Movie Presidents
Ce phénomène, amorcé lors de la campagne de 2004, prend une ampleur particulière en 2008.

Mr President sur ARTE le 12 octobre

Mr President, un film documentaire 52’ de Emilio Pacull, écrit par Maurice Ronai & Emilio Pacull sera diffusé sur ARTE le 12 octobre à 22h45 dans le cadre d'une soirée Thema La Maison Blanche dans le miroir d'Holywood (Rediffusion le 2 novembre à 14.00 et le 7 à 9.55).
Avec « Mister President » nous poursuivons l’enquête, amorcée, dans « Opération Hollywood » (diffusé sur ARTE en 2004), sur cette manière unique dont la puissance américaine se représente, se met en scène et se projette.
Dans « Opération Hollywood », nous disséquions les relations entre ces deux piliers du pouvoir américain que sont Hollywood et le Pentagone. Nous nous intéressons, cette fois, à l’axe Hollywood-Washington. Les relations entre la Maison-Blanche et les studios ont toujours été étroites. Elles changent de nature quand le Président des Etats-Unis devient un personnage récurrent des fictions hollywoodiennes. Emilio Pacull et Maurice Ronai

Voir aussi : Mr Président : la Présidence au miroir d'Hollywod (Extrait du dossier de presse ARTE-Films d'ici)

Intervenants

Eli Attie : Il fut l’un des speechwriters de Bill Clinton et d’AL Gore. Avant de rejoindre l’équipe des scenaristes de West Wing. Attie est l'un des plus brillants disciples d’Aaron Sorkin. Le personnage de Will Bailey dans West Wing est directement inspiré d’Eli Attie.

Evan Cornog: Doyen, de la Columbia Journalism Review. Auteur de "The Power and the Story: How the Crafted Presidential Narrative has Determined Political Success from George Washington to George W. Bush".


Dennis Haysbert: Haysbert incarna le Président David Palmer dans quatre saisons de 24 heures, avant d’être assassiné dans la 5 éme. David Palmer incarne un Président démocrate, modéré, intègre, capable. Dans la saison 2, apres un attentat nucléaire sur le territoire américain, il est «révoqué » pour avoir refusé d’ordonner des représailles contre un Etat présumé coupable d’avoir parrainé les terroristes. Belle manifestation de sang froid et de lucidité. Palmer est assassiné dans la saison 5. Dennis Haysbert a critiqué publiquement ce choix narratif. Selon lui, Hollywood devrait arrêter de mettre en scène l’assassinat des présidents (« It buys into the legacy of the country. Every charismatic, wonderful leader we've ever had -- they've shot him. And we could've broken that legacy by letting David Palmer live on »).

Rod Lurie : On lui doit trois fictions présidentielles : Deterrence (un Président juif) et le trés intéressant The Contender (Le Président désigne une femme, la Sénatrice Laine Hanson, pour remplacer le Vice-Président. Un sénateur s’oppose à sa nomination et la met en cause pour une vielle une affaire de moeurs lorsqu'elle était étudiante). C’est aussi le créateur et réalisateur de la série Commander in chief qui installe une femme à la Maison Blanche. (Lurie fut écarté de la série après le 7 éme épisode).

Mary McDonnell incarna la First Lady Marilyn Whitmore dans Independence Day. Puis Mary Roslin dans Battlestar Gallactica. (Après la destruction des Douze Colonies de Kobol par les cylons, Secrétaire à l'éducation, seule survivante du gouvernement Adar, Mary Roslin devient Président des Colonies. Une enseignante, une « social worker » au poste de Commander in Chief ! Elle doit prendre des décisions difficiles, comme interdire l'avortement, pour stimuler la croissance démographique des quelques milliers de survivants de la civilisation coloniale).


Trevor Parry-Giles :
professeur à University of Maryland, auteur (avec Shawn Parry-Giles) de "Prime Time Presidency", l'ouvrage de référence sur West Wing.



Joe Trento : Journaliste, auteur de The Secret History of the CIA, 1946-1989 , Prelude to Terror: The Rise of the Bush Dynasty, the Rogue CIA, and the Comprising of American Intelligence (2005), Scapegoat (2006), America and the Islamic Bomb (2007) et Unsafe at any Altitude (2007).


Jonathan Turley, professeur de droit a la George Washington University Law School. Turley a été classé au 38 eme rang des 100 « intellectuels publics » américains les plus cités et au second rang des professeurs de droit des plus cités.


Kenneth Baer, Directeur de Democracy: A Journal of Ideas, il a été speechwriter du Vice President Al Gore. Auteur de Reinventing Democrats: The Politics of Liberalism from Reagan to Clinton (University Press of Kansas, 2000), il enseigne à Georgetown University and at Johns Hopkins University. Il contribue au blog TPMCafe.


John Wells, le producteur de West Wing. Il a créé West Wing avec Sorkin, puis tint les rênes de la série après le départ de Sorkin.



Equipe
Réalisateur Emilio Pacull
Auteurs Maurice Ronai & Emilio Pacull
Image Ralf Oberti
Son Ted Roth
Montage Claire Atherton
Producteur délégué Serge Lalou
Producteur exécutif Mark Edwards
Une coproduction Les Films d’Ici – ARTE France

Produit en association avec
ARTV - Canada
CBC Newsworld – Canada
CinéCinéma - France
ERT S.A. – Grèce
SBS TV – Australie
SF – Schweizer Fernsehen – Suisse
Sogecable – Espagne
SVT – Suède
YLE Co-productions – Outi Saarikoski – Finlande
Avec la collaboration de
la RTBF – Télévision Belge
En coproduction avec
AVRO – Pays-Bas
Avec le soutien de
Centre National de la Cinématographie
Procirep et de l’Angoa-Agicoa
Programme Media de la Commission Européenne

Globe and Mail : A French doc looks at why film and TV presidents are handsome and competent

A French doc looks at why film and TV presidents are handsome and competent, Kate Taylor writes

When French filmmaker Emilio Pacull set out to make a documentary about how American movies and television shows depict the U.S. presidency, he thought he would be offering a critique of Hollywood fantasy, media manipulation and the blurring boundary between TV and reality in the United States. Instead, he discovered that some much-needed idealism might be bleeding from the fictional world into real politics.

"I changed my mind," said Pacull in French in a telephone interview from Paris, where the Chilean-born director has worked for 35 years. "There is a real democratic force in Hollywood. I thought it was more monolithic but I realized there were individuals who can put forward new ideas.... The impression you are left with at the end of the film is of the great vitality of America and of American TV."

The film in question is Mr. President, an English-language documentary airing tonight at 10 on CBC Newsworld, which intersperses interviews with political journalists and Hollywood producers with clips from the many depictions of the president on film and TV, from Wag the Dog and The West Wing to Independence Day and 24.

It is part of a trilogy Pacull has in the works: The first part was Hollywood and the Pentagon, an investigation of how the Pentagon seeds positive images of the U.S. military on film in exchange for lending producers the hardware; the third will be about how the relationship between the Pentagon and the White House is represented on film, taking Pacull into the realm of power struggles and coups. But in the meantime, Mr. President addresses the pros and cons of America's many fictional depictions of its presidency.

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John McCain-Folamour

La vision pessimiste et martiale du monde («There's going to be other wars. ... I'm sorry to tell you, there's going to be other wars. We will never surrender but there will be other wars.»), ses propos offensifs sur l'Iran, son refus d'envisager toute forme de retrait en Irak (assimilé à une capitulation), la logique "guerre froide" qui transparait quand il évoque la Russie ("Il est absolument nécessaire d'avoir un front uni et d'expliquer aux Russes qu'on ne peut pas être une super puissance ou une puissance au XXIe siècle et se comporter comme une dictature du XXe siècle"), jusqu'au slogan repris dans ses discours de campagne ( We're Americans. We're Americans, and we'll never surrender. They will.") inscrivent plutôt John McCain dans le sillage des néoconservateurs.

Les polémistes démocrates et les activistes anti-mccain s'efforcent, avec constance, de rattacher McCain à l'imagerie apocalyptique de
Dr Folamour.
Comme le montre cette vidéo.



Dr Strangelove occupe, il est vrai, une place de choix dans l'imaginaire géopolitique américain (tel que Hollywood a contribué à le nourrir, mais aussi à le façonner).

On raconte que lorsqu'il entra à la Maison Blanche en 1980, Ronald Reagan demanda où était la salle de guerre. Il fallut expliquer au nouveau président que cette salle était une pure invention de Stanley Kubrick.


Stanley Kubrick a notamment conçu deux figures, le Général « Buck » Turgidson (George C. Scot) et le Général Jack D. Ripper (Sterling Hayden) qui ont servi de matrice pour camper les personnages de "faucons" et de "vat-en guerre" dans les "films de sécurité nationale" des années 70, 80, 90 et 2000.

Mr President vu par la presse belge



mardi 30 septembre 2008

Les Présidents de fiction préfèrés d'Obama et McCain

Le public comme les analystes tentent de cerner la personnalité des deux hommes susceptibles d'occuper bientôt le bureau ovale du président des Etats-Unis. Les livres qu'ils lisent («Dites-moi ce que vous lisez, je vous dirai qui vous êtes »), la musique qu'ils écoutent, les films qu'ils aiment... On savait, par exemple, qu'Obama est un fan de la série The Wire.

Entertainment Weekly a interrogé les deux (principaux) candidats à propos de leurs goûts en matière de culture populaire. On y apprend que Barack Obama apprécie le Parrain de Coppola, 'M*A*S*H,'' ''The Dick Van Dyke Show'' (ainsi que Frank Sinatra et Sheryl Crow) et John McCain ''Viva Zapata!,'' Indiana Jones, ''Seinfeld,'' ''The Wire'' (ainsi que Roy Orbison et Usher). On ne saura jamais si ces réponses sont spontanées ou si elles sont été lissées par les spin doctors.

Entertainment Weekly leur a aussi demandé leur "Président de fiction" préféré.

Barack Obama cite Jeff Bridges, le Président Jackson Evans dans The Contender de Rod Lurie (Manipulations), un film de 2001. "Ce fut un grand président au cinéma. Plein de charme, il se comporte de honorable. Il a une maniére unique de commander des sandwichs". A première vue, le personnage de Jackson Evans est aux antipodes de Barack Obama. Politicien chevronné, très direct, bon vivant, boulimique (il enfourne d'énormes Club sandwiches), il joue de son charme mais peut être rude et même brutal.

Le choix d'Obama n'en est pas moins intéressant, quant à la vision qu'il se fait (le "caractére") d'un "bon Président".

Dans le film de Rod Lurie, le Président Jackson Evans doit désigner un vice-président pour succéder à celui qui vient de mourir subitement.
Il désigne une femme, la sénatrice Laine Hanson (Joan Allen). Fille de parlementaire, elle réunit toutes les qualités requises. Le leader Républicain au Sénat, Shelly Runyon (Gary Oldman) entreprend d' empêcher sa désignation. Il va jusqu'à exploiter des photos compromettantes de celle-ci, jeune étudiante, au beau milieu d’une partouze. Laine Hanson, sommée de s’expliquer mors d'une audition publique refuse refuse de s’expliquer sur des aspects de vie privée qui, estime-t-elle, n’ont pas à être mélangés à sa vie publique. Malgré le scandale , le Président Jackson Evans révèle de surprenantes qualités morales, maintenant jusqu'au bout son soutien et sa confiance à la sénatrice, malgré le silence obstiné dans lequel elle s'enferme, et l'impasse dans laquelle elle le place. (Obama a rencontré une fois Rod Lurie : il lui avait confié, en privé, l'affection qu'il éprouvait pour Jackson Evans-Jeff Bridges.)


John McCain, pour sa part, affiche sa préférence pour le Président de 24 heures, David Palmer. "Il est fabuleux. Il doit prendre des décisions difficiles, il assume, il est prêt à sacrifier son intérêt au nom de l'intérêt du pays."

Spontané ou calculé, le choix est habile. McCain cultive son côté indépendant et "franc-tireur" en retenant un Président à la fois noir et démocrate. Suspecté d'être colérique et va t'en guerre ("Bomb bomb Iran"), McCain se donne en modèle un Commander in Chief qui fait preuve de retenue dans la gestion des crises. (Dans la Saison 2, David Palmer refuse d'ordonner des représailles contre un Etat arabe suspecté, mais sans preuves, d'avoir orchestré un attentat terroriste aux Etats-Unis).

Choix paradoxal, aussi : David Palmer couvre de son autorité les techniques extrêmes d'interrogatoire de Jack Bauer, alors que McCain, l'ancien prisonnier de guerre, avait contesté le recours à la torture.