lundi 28 avril 2008

L'âge de McCain n'est peut être pas un "argument de campagne" mais reste un handicap

Né en 1936, John McCain aura 72 ans s’il les électeurs le désignent en novembre. Ce qui ferait de lui le plus vieux président au moment de sa prise de fonctions pour un premier mandat. Ronald Reagan avait 69 ans lors de son élection. Hillary Clinton a 60 ans, Barack Obama 46. Bien que faisant rarement la une des journaux, la question revient régulièrement.
Quand elle ne lui est pas posée directement, comme l'an dernier, lors d'un meeting électoral au New Hampshire, par un jeune étudiant. "Je travaille 24heures sur 24, 7 jours sur 7, je suis très actif, je profite de la vie", avait rétorqué McCain. "Merci de poser la question, petit voyou… ".

L’opinion sait tout de son état de santé : un mélanome qui lui a laissé une longue cicatrice sur le visage, les mauvais traitements subis dans les prisons vietnamiennes. Le sénateur de l'Arizona a choisi l'autodérision. "Je suis plus vieux que la poussière et j'ai plus de cicatrices que Frankenstein", aime-t-il à répéter.

Cette semaine encore, le député démocrate de Pennsylvanie John Murtha, 75 ans, a remis le sujet sur le tapis: "Ce gars est presque aussi vieux que moi, ce n'est pas un job pour un vieil homme". Réponse de l'intéressé: "Tout ce que je peux dire est que j'admire et que je respecte Jack Murtha. Parle pour toi, Jack. Je vais parfaitement bien".

L’âge du candidat républicain risque de peser sur l’ensemble de sa campagne.

D’ores et déjà, l’âge de McCain limite sa marge de manœuvre dans la désignation de son co-listier. « Comme il a 71 ans, comme il a déjà souffert d'un cancer et que plus généralement son corps a souvent subi des épreuves, le choix de son colistier sera très, très important… Dans ce cas de figure, vous cherchez véritablement quelqu'un qui, sur une période de huit ans, peut être président" explique l'historien Douglas Brinkley dans le Boston Globe.

L’appareil républicain surveille de près le choix d’un vice-president qui risque de devenir le candidat naturel à la nomination républicaine en 2012 si McCain est empêché de se représenter en 2012 (il aura alors 76 ans). De plus, les électeurs seront attentifs à la personnalité du vice-président dès lors que celui-ci a une chance non-négligeable d’accéder à la Maison-Blanche avant la fin du mandat. Mc Cain risque de perdre l’electorat modéré s’il désignait comme co-équipier une figure de la droite chretienne pour mobiliser la base républicaine (comme Vinick le fait dans la saison 6).

L’accés du vice-président à la fonction suprême, suite à la mort du Président, est d’ailleurs l’un un des thémes de prédilection des fictions présidentielles des derniéres années. Dans la série Commander in Chief, Mc Kenzie Allen devient Présidente, suite à un accident vasculaire cérébral du républicain Theodore Bridges. (Ivan Reitman, dans Dave, Président d’un jour, propose une variante : quand le Président William Mitchell a un malaise cardiaque, c’est son sosie, Dave Kovic, qui se trouve projété dans le Bureau Ovale).

Même si les démocrates n'en font pas un argument de campagne ...

Howard Dean a affirmé que le parti démocrate ne ferait pas de l'âge de McCain un argument de campagne. "Ce n'est pas avec l'âge de M. McCain que Mme Clinton a un problème, c'est avec son programme pour l'avenir", a déclaré un porte-parole d’ Hillary Clinton.

Cette problématique de l’âge pèsera encore plus lourd si les démocrates désignent Obama.

John Mc Cain a t il regardé la saison 7 de West Wing ?

Les amateurs de West Wing ont probablement en tête les épisodes ou le candidat républicain, Arnold Vinick, s’efforce de masquer son âge.

Né en 1940, Arnold Vinick avait 66 ans lors de la campagne presidentielle de 2006. Son adversaire démocrate, Matt Santos, né en 1961 est alors de 21 ans son cadet. Comme Mc Cain aujourd’hui, Arnold Vinick met en avant son expérience. Comme lui, il sait qu’il qu’il peut compter sur les électeurs de plus de 55 ans. Il n’en reste pas moins (et c’est tout l’intérêt d’une série qui met en scéne les coulisses d’une campagne) qu’il veille en permanence à camoufler tout ce qui peut rappeler son âge.

Dans « Cold », (épisode 13, Saison 7), Arnold Vinick prend froid, au cours d’un déplacement. Tout est fait pour éviter que la presse l’apprenne. Symétriquement, Josh Lyman, le directeur de campagne de Santos, se réjouit bruyamment lorsqu’il apprend cette nouvelle. Il se met danser et embrasse un membre de son équipe.
  • Josh: He has a cold? The gods were listening to me, and they love me!
  • Annabeth : Why is there hugging?
  • Donna : Vinick has a cold.
  • Annabeth : Oh, that's precious.
  • Josh : I want to send him some Vick's vapo-rub and a German nurse.


Dans "Two weeks out" (épisode 14, saison 7), Arnold Vinick souffre de sa main droite, pour avoir serré trop de mains. Lors d’un meeting, à quelques secondes de prendre la parole, Vinick se fait fait briser la main par un de ses partisans. Pendant un quart de seconde, il tourne le dos au public pour cacher sa douleur.
Fracture du métacarpe.

A quelques jours de l'élection, il doit soigner cette main sans que cela s’ébruite.



C’est dans une voiture, entre deux meetings, que Vinick rencontre un docteur.
  • Doctor : We really need a set of X-rays.
  • Vinick : No!
  • Bruno : No, no, no. Doctor, we've got a bus-load of reporters following us. We stop
  • for an X-ray the headline's going to read "Handshake breaks Vinick's hand."
  • Bruno : I can't say for sure without an X-ray, but I think you've got a metacarpal
  • fracture and you're going to need a cast.
  • Vinick : No cast.
  • Doctor: Senator, you have to...
  • Vinick : I can't look like an old man falling apart on the campaign trail. If anyone asks you what you were doing in the car with me, we were discussing health care policy.


Dans Here Today (épisode 5, saison 7), Josh Lyman et Lou, la directrice de communication de Matt Santos, cherchent (en l’absence du candidat, qui ne veut pas en faire un argument de campagne) une maniére subtile de suggérer que Vinick est nettement plus âgé que Santos.
  • Josh : Look, Arnold Vinick isn't some old feeb, doddering from one campaign stop to the next. He's got more energy than I do.
  • Lou : He is inconveniently spry.
  • Josh : Use that.
  • Lou : What?
  • Josh : Spry. It's a word that's only used to describe old people. Ever hear of anybody under the age of 70 being called spry? It says "old guy versus young guy" without even mentioning age.


L’une des scènes les plus émouvantes de West Wing est probablement celle où Arnold Vinick, après sa défaite, comprend qu’il doit renoncer à la Présidence. (Last Hurrah, épisode 2°, Saison 7) La défaite est cruelle. Après une campagne intense, Vinick retrouve une existence vide et morne. Peu à peu, il retrouve goût à la politique. Son médecin lui confirme qu’il est en pleine forme. (Vinick : "I'm telling you : 70 is the new 60"). Il envisage une nouvelle candidature. C’est à ses des deux plus proches conseillers que revient la tâche difficile de lui expliquer, désolés, qu’à 70 ans (en 2010), il est désormais hors course.

Mc Cain a t il vu cet épisode de West Wing ?

L’âge de John Mc Cain suscite l’ironie des militants démocrates

Cette vidéo est l'oeuvre du groupe YoungerthanMcCain, fondé par Steve Rosenthal, un ancien membre du comité de l'AFL-CIO, la centrale syndicale nationale et fondateur du groupe America Coming together, créé en 2004 pour tenter de barrer la route à George Bush.

Les Simpsons parodient John McCain


McBain est un personnage récurrent des Simpsons.
Caricature de «action hero», McBain est un hybride de Arnold Schwarzenegger (la carrure et l’accent), de Bruce Willis (McBain rime avec McClane, le héros de Die Hard) et du Clint Eastwood de Dirty Harry.

La tentation était forte de rapprocher McBain et McCain. C’est chose faite. Cette vidéo remixe habilement la bande-son d'un spot de campagne du candidat républicain.

West Wing Saison 8 : Martin Sheen soutient Barack Obama


Martin Sheen, le Président Bartlet de West Wing, a saisi l’opportunité de son passage "The Graham Norton Show » pour annonce son soutien à Obama.

S'il regrette que la confrontation entre les deux candidats démocrates soit aussi dure, il a confirmé être un supporter d’Obama. "Mais vous ne devez pas le révèler encore. Je dois faire attention, pour quelques temps encore, car Bill Clinton a aimé West Wing et il continue de m’appeler « Mon président »… Je continue de penser que les Démocrates l’emporteront. Quelque soit leur candidat, le pays est prêt pour un changement. »

L'engagement de Martin Sheen n'est pas vraiment une surprise.
Peu de temps aprés l'interrutpion de West Wing par NBC, Martin Sheen avait été approché par des responsables démocrates de l'Ohio (dont Sheen est originaire) pour une candidature au Sénat. Opposant de longue date au nucléaire, hostile à la Guerre en Irak, infatigable militant des droits civiques et de la défense des minorités), Martin Sheen n'avait cependant pas donné suite : « Je ne suis pas qualifié ... Vous confondez célébrité et crédibilité».


Dans un premier temps, en décembre 2007, Martin Sheen avait apporté son soutien au Gouverneur du Nouveau Mexique Bill Richardson. Celui-ci, aprés s'être retiré de la course s'est rallié à Barack Obama.

mercredi 23 avril 2008

Obama Wan-Kenobi en lutte sur deux fronts

Après Obama en maître Jedi, voici le générique de Star Wars revu et visité par des partisans d'Obama. Ou l'histoire de la lutte sur deux fronts du sénateur Obama Wan-Kenobi contre la sénatrice Klintaan et Warlord Mi'Kayn. A long time ago, in an election far, far away....



dimanche 20 avril 2008

Un "Monty Python" propose ses services à Obama

L'acteur Britannique John Cleese, l'un des auteurs de la série culte "Monty Python", propose, dans une interview publiée par le Western Daily Press, sa plume à Barack Obama pour écrire des discours s'il remporte les primaires démocrates à la présidentielle américaine. Il estime que son style empreint d'humour, mis au service du sénateur démocrate, pourrait jouer un rôle clé dans la conquête de la Maison Blanche.

John Cleese a déjà fait des incursions dans le domaine de la politique. En 1987, il avait enregistré une vidéo de soutien au troisième parti britannique, le SDP-Alliance libérale, formation de centre-gauche devenue depuis le Parti libéral démocrate.

vendredi 11 avril 2008

McCain-Churchill

Selon une enquête aupres de 3.000 élèves britanniques, pres d’un quart d’entre eux pensent que Churchill est un personnage de fiction.

Churchill avait écrit que « l’histoire est écrite par les vainqueurs ». . Possible. Il n'en reste pas moins que c’est l’existence réelle de l’inflexible Premier Ministre au cigare et au V comme Victoire, qui est mise en doute par certains de ses compatriotes : pas celle d’Hitler.

Une proportion équivalente d’américains penseraient que FDR et Lincoln n’auraient pas existé.

McCain ne rate pas une occasion de se référer à Reagan, mais aussi de plus en plus souvent à Churchill. Images d'archive à l'appui.
Comme dans cette vidéo : Man In the Arena

Scranton et Mother : images d'enfance, albums de famille et caméra amateur

La campagne en Pennsylvanie se joue aussi à coup de spots télévisés.

Alors que McCain use et abuse des images d'archives dans lequel on le voit sur son lit d'hopital, aprés sa libéation des camps vietnamens, Obama et Clinton exploite le gisement des albums de famille et films amateur en 8 ou 16 mm...

La campagne Clinton diffusé un spot télévise de 30 secondes entièrement consacré aux racines familiales d'Hillary Clinton en Pennsylvanie.

Baptisé "Scranton", le nom d'une petite ville du nord-est de l'Etat et diffusé uniquement dans cette région, ce clip montre des images en noir et blanc de Hillary Clinton, enfant aux boucles blondes et souriante, portant socquettes et robe blanche, en 1950, gambadant dans les rues de cette ancienne cité minière ou dans les bras de son père.

"C'est moi à Scranton où mon père a grandi et où mon grand-père a travaillé dans une fabrique de dentelles"
commente Hillary en voix off, tandis que défilent les images d'une enfance heureuse. Ces scénes de vie de famille avaient été filmées par l'ex-directeur de l'école de Scranton.


M. Obama diffuse un spot intitulé "Mother" où il évoque la figure de sa mère (album de famille à l'appui) décédée d'un cancer à l'âge de 53 ans en 1995. Dans les derniers mois, "elle se préoccupait plus de ses factures médicales que de se soigner", explique Barack Obama. "Pour réformer le systéme de santé, il faut réformer Washington".

vendredi 4 avril 2008

Ami lecteur


  • Je sais. Cet examen des téléscopages entre fictions hollywoodiennes et réalité politique (la campagne présidentielle de 2008) est incomplet. Je n'ai pas abordé de front la question des influences et des échanges qui s'opérent entre West Wing/Saisons 6 & 7 et la campagne. J'y viens.

J'ai commencé ce blog il y a une semaine. J'ai commencé par recenser un certain nombre de ces téléscopages. En les rétro-datant afin que la chronologie des billets restitue le déroulement de la campagne. J'aborderai le cas "West Wing" dans mes prochains billets : les parallélismes Obama-Santos et McCain-Vinick, la primaire démocrate qui tarde à dégager un vainqueur etc ...

En attendant, vous pouvez déja jeter un oeil sur cette vidéo.


J'évoquerai les films et séries TV qui mettent en scéne des Présidents noirs ou des Présidentes pour m'interroger sur l'influence que ces fictions peuvent avoir sur "l'imaginaire présidentiel" : dans quelle mesure ces fictions ont elles contribué à remanier la "présidentialité".

N'hésitez pas à me signaler des erreurs ou des oublis. Et à me suggérer des pistes.

Télephone rouge et "test du Commander in Chief"

Le Président réveillé en pleine nuit pour réagir dans l’instant à une crise («Il est trois heures du matin et vos enfants dorment en toute sécurité. Un téléphone sonne à la Maison-Blanche. Il s'est passé quelque chose dans le monde. Qui voulez-vous au bout du fil?»). C’était le thème central du spot télévisé qu’avait conçu l’équipe de Hilary Clinton.

Le Washington Post revient sur le «Test du Commander in chief » que Clinton et McCain tentent d’imposer comme l’enjeu central de la campagne.


Le spot de campagne de Hillary Rodham Clinton suggère que les Présidents reçoivent souvent des appels téléphoniques à 3 heures du matin. Et prennent, en pleine nuit, des décisions dans l'urgence.
«Il est vrai que Ronald Reagan a été réveillé dans la nuit pour ce qui s’est avéré être la destruction accidentelle d’un avion civil iranien. George H.W. Bush a été alerté après qu’il se soit couché d’un coup d’état apparent contre Gorbachev. Bill Clinton a été réveillé en pleine nut pour apprendre que les négociations pour la libération d'Elian Gonzalez (le garçon cubain dont les proches souhaitaient empêcher le renvoi à Cuba) avaient échoué. Mais dans aucun de ces cas, les présidents étaient tenus de prendre des décisions importantes ».
Le journaliste du Post a interrogé un grand nombre d’ex-conseillers de la Maison Blanche. Selon eux, ces appels nocturnes ont principalement pour objet de tenir le Président informé de situations critiques, tout particulièrement celles qui causeraient un probléme si le public apprenait que le Président avait continué de dormir pendant que ces crises se développaient.

« Dans mon expérience, je ne me souviens pas d’une décision qui aurait dû être prise dans l’instant et en pleine nuit, admet Henry A. Kissinger. Je pense d’ailleurs qu'on devrait réduire le nombre de décisions à prendre dans l’instant». Il se souvient avoir réveillé Nixon lors du retour difficile d’Apollo 13.

Le scénario décrit dans le spot de Clinton n’est pas inconcevable, mais il passe à côté de l’essentiel : la prise de décision présidentielle a besoin de temps.

L’article du Post passe en revue une série de crises, avec des ex-conseillers et des historiens.
Ainsi, lors de la crise des missiles de Cuba, le Conseiller national de sécurité a attendu le matin pour informer Kennedy que la CIA disposait de photos aériennes. ("Le Président etait fatigué après un vol asez long. J'avais conclu qu’une soirée détendue et une bonne nuit permettraient au Président de gérer plus efficacement ce qui s’averait être une crise majeure"). Kennedy prit d’ailleurs une semaine avec ses conseillers pour mettre en forme sa réponse. (Soulignons, au passage que le film Thirteen days restitue assez bien le déploiement dans la dirée de cette crise).

Kenneth Duberstein, le dernier Secrétaire Général de Ronald Reagan, s'était fabriqué une doctrine en la matiére : "C’était une formule très simple. Si cela risque d’affecter la vie de citoyens americains, on réveille le Président. A trois heure du matin, sauf holocauste nucléaire, on prend pas de décision. Ce que vous devez faire alors, c’est préparer la réponse".

Ces témoignages, selon Casey Miner dans Mother Jones, tranchent ainsi avec l’idée, ressassée depuis huit ans, selon laquelle il faut agit «vite» et de « manière décisive » contre des menaces qui fusent dans tous les sens. "A tel point que les gens, et peut être même les candidats finissent par voir le job de Président ressembler à celui d’un chirurgien dans la série TV Urgences".

Sous cet angle, une série comme West Wing (son producteur John Wells a aussi été celui d'Urgences) s’avère plus réaliste que le spot du téléphone rouge. Si le Président Bartlet est régulièrement interrompu pour rejoindre la Situation Room, la plupart des crises se nouent en plusieurs étapes. Au minimum deux: le Président Bartlet consulte ses conseillers et les militaires sur la nature de la crise, les risques, le temps dont il dispose, demande qu’on lui présente des options. Il quitte la Situation Room plus ou moins longtemps, y revenir plus tard et donner le feu vert, après avoir examiné les diverses options.

La réalité, ajoute Casey Miner, c’est que « si le président doit être au courant et réagir a des centaines de problèmes de toutes sortes, la plupart des décisions qu’il doit prendre sont mûrement préparées et programmées, avec l’appui d’un personnel considérable. En d'autres termes, si on attend du le président qu’il fasse preuve d’autorité dans une situation de crise, et qu’il imprime une orientation, il (ou elle) n’a pas a le faire à chaque instant. Ni seul ».

The Wire : la série préférée d'Obama


La chaîne HBO diffusait le 9 mars l'ultime épisode de la dernière saison de The Wire, l'une des meilleures séries de la télévision américaine : un tableau sans fard des bas-quartiers de Baltimore.

Obama avait reconnu qu'il était un fan de cette série.
Dans une interview au Las Vegas Sun, Barack Obama ajoute qu'Omar Little est son personnage favori. "Je n'adhère pas à ses vues. Ce n'est pas le genre de personnes que je préfère .. mais le personnage est fascinant. Il est homosexuel, c'est un gangster qui vole les les trafiquants de drogue. C'est le personnage le plus dur de la série... C'est un personnage fascinant".

The Mother Jones se demande pourquoi Omar Little fascine tant le candidat démocrate ? Son ambiguité morale ?

Pour ceux qui ne connaissent pas la série, Omar Little est, selon Courrier International, "une sorte de Robin des bois interlope. Long manteau flottant au vent, canon au poing, ce cow-boy black and gay rançonne en sifflotant les dealers de Baltimore. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Omar finit par recevoir la mort qu'il mérite : il est abattu d'une balle en pleine tête. Et The Wire ne connaîtra pas de sixième saison.Le prestigieux New Yorker, dans un long et passionnant article, a tenté de comprendre pourquoi The Wire, applaudie par la critique, passait pour un ovni dans le paysage télévisuel américain. Elle n'a, de fait, jamais obtenu le moindre Emmy. Son ambition de montrer "l'incapacité d'une des nations les plus puissantes au monde à trouver une solution aux problèmes de ses centres urbains" en a dérouté plus d'un, résume Robert Bianco dans USA Today. L'intrigue ne se noue ni ne se résoud en cinquantes minutes chrono. Elle s'ébauche, se prolonge et se ramifie d'épisode en épisode, de saison en saison, sans jamais offrir ces conclusions nettes et manichéennes qu'affectionnent les fictions américaines. Selon la formule de Teresa Wiltz dans The Washington Post, "l'existence du Crime ne signifie pas qu'il y aura Châtiment."


McCain marie l'esthétique de Bruckheimer et l'éthique de John Wayne

La campagne de John McCain a diffusé hier un nouvelle vidéo : «Sacrifice». Elle inscrit McCain dans cette lignée d'Américains qui ont répondu à l'appel de la nation. Un montage se scénes de guerre, d'avions qui décollent d'un porte-avions (McCain était pilote dans la Navy), entrecoupé d'images du drapeau américain. Bref, un concentré de l'esthétique Bruckheimer...

En voix off, une étrange et sombre méditation sur la guerre, la fraternité qui relie les soldats, la vanité et la grandeur, le sacrifice et la gloire, le dépassement de soi.
Dans le chaos, la destruction et le choc de la guerre, le sens du devoir et la discipline militaire permettent aux soldats de supporter et surmonter les épreuves.
Leur devoir et fidélité appartiennent à leur pays. Ils trouvent consolation dans la foi en Dieu. C'est à travers la fraternité des armes qu'ils commencent à comprendre qu'aimer son pays, c'est aimer ses compatriotes, c'est en servant l'idéal national qu'a débuté leur transformation personnelle.


Cette vidéo se conclut sur un auto-portrait de McCain :" La gloire, c'est rester fidèle à quelque chose plus grand que vous-même, à la cause, à vos principes, aux personnes sur qui vous comptez, et sur qui vous pouvez compter. Aucun malheur, aucune blessure, aucune humiliation ne peut la détruire".

Etrange vidéo, tout de même, qui exalte des valeurs martiales de dépassement et de sacrifice au service de la patrie, tout en reconnaissant que ce qui fait tenir les combattants face aux horreurs de la guerre, c'est la fraternité face à la menace de mort. Un thème omniprésent dans les films de combat qui, de "Objective Burma" à Bands of Brothers, en passant par "Il faut sauver le soldat Ryan", racontent la guerre à travers un petit groupe de combattants, un "platoon" emblématique à lui tout seul de toute la nation américaine (un Wasp, un polonais, un italien, un noir). C'est la solidarité face à l'ennemi qui relie entre eux les membres du "platoon". "It’s about the man next to you"), comme le dit l'un des personnages de la Chute du Faucon noir.


Le script :

In the chaos, destruction and shock of war, soldiers are bound by duty and military discipline to endure and overcome. Their duty and loyalty belong to their country. They find solace in their faith in God. But their strongest loyalty, the bond that cannot break, is to the cause that is theirs alone -- each other.
It is through loyalty to comrades in arms that they begin to understand that to love one's country is to love one's countrymen, and to serve the national ideal that commenced their personal transformation.
When war is over, they might have the largest but not exclusive claim on the success of their nation's cause and seldom share in the blame for its failure. But their claim is shorn of all romance, all nostalgia for the suffering with which it was won. From that crucible they have but one prize, one honor: that they had withstood the savagery and losses of war and were found worthy by the men who stood with them. This is the truth of war, of honor and courage.

Before John McCain went to war its meaning was obscure to him, hidden in the spare language of men who had gone to war before him and been changed forever by the experience. The Naval Academy, with its inanimate and living memorials to fidelity and valor, tried to teach him this truth. But he had interpreted the lesson, as he had interpreted his father's example, within the limits of his vanity. He thought glory was the object of war, and all glory was self-glory. No more. For he learned the truth: there are greater pursuits than self-seeking. Glory is not a conceit. It is not a decoration for valor. It is not a prize for being the strongest, the most clever, or the boldest.
Glory belongs to the act of being constant to something greater than yourself, to the cause, to your principles, to the people on whom you rely, and who rely on you in return. No misfortune, no injury, no humiliation can destroy it.